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Le carcinome basocellulaire

Qu'est ce qu'un carcinome basocellulaire ?

Le cancer de la peau appelé carcinome basocellulaire agit sur la production de cellules de la peau. Environ 75 % des cas de cancers cutanés sont des carcinomes (ou épithéliomas) basocellulaires. Ce type de cancer est très fréquent chez les patients exposés trop brutalement et de façon répétée aux UV. Il survient surtout chez les personnes âgées de quarante-cinq ans et plus, et de préférence chez les personnes ayant une peau claire que chez les personnes ayant une peau plus sombre. Cependant des personnes plus jeunes peuvent également en être atteintes. Chaque année, environ 80 000 français sont atteints d'un cancer basocellulaire .

 

Ce cancer est traitable de différentes manières et n'est que dans de rares cas létal. Il croît très lentement et ne donne presque jamais naissance à des métastases (invasion d'autres organes), à distance de la tumeur de départ. On parle de “tumeur à malignité locale”. Il est la forme la moins dangereuse de cancer cutané. Ce cancer provoque une surproduction des cellules de la peau dans la couche basale de l’épiderme, créant ainsi des excroissances de peau. Néanmoins, un carcinome basocellulaire nécessite un traitement approprié, faute de quoi il peut s’étendre en profondeur et atteindre les tissus situés sous la peau. Dans ce cas, les chances de guérison diminuent et le traitement devient beaucoup plus difficile.

Mécanisme d'un carcinome basocellulaire

Le cancer basocellulaire s'attaque à la peau, ses symptômes sont visibles à l'oeil nu et se traduisent par :

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  • des régions plates de couleur blanc pâle ou jaune qui ressemblent à des cicatrices,

  • des plaques rouges surélevées et écailleuses,

  • des petites masses lisses et brillantes de couleur blanc nacré, rose ou rouge,

  • une masse rose dont les bords sont surélevés et le centre est renfoncé,

  • une masse dont la surface présente de petits vaisseaux sanguins,

  • une lésion qui saigne,

  • une masse ou région qui démange.

 

Généralement les cancers basocellulaires sont présents sur la peau le plus souvent exposée au soleil : visage, bras, cuir chevelu, décolleté chez les femmes. Mais aussi chez des peaux âgées, s'étant plus d'une fois auto-réparées et dont les cellules se sont auto-reproduites.

Image d'une lésion de la peau

Dans le cas des patients atteints, la production des cellules est trop élevée et incontrôlée, et crée une prolifération massive de ces cellules mutées donc des masses de cellules cancéreuses formées.

La protéine Hedge Hog ne se fixe pas sur le récepteur Patched ( récepteur à la protéine Hedge Hog ), car ce récepteur est muté ne pouvant ainsi recevoir la protéine Hedge Hog. De plus, cette mutation supprime le lien freinant existant entre Patched et Smoothened. Cela provoque la libération incontrôlée des protéines qui activent les gènes permettant la reproduction des cellules de la peau et donc provoque des masses de cellules cancéreuses.

Schéma du récepteur patched muté

Dans le cas d'une tumeur comme le cancer basocellulaire, l'équilibre entre mort et production cellulaire peut être perturbé. Il y a une hyper activation de la voie de signalisation HH et les cellules se divisent de manière incontrôlée. Il y a alors surproduction de cellules. En effet , la plupart du temps il y a une mutation du récepteur pat, HH ne peut donc plus s'y fixer. Le frein liant Patched et Smoothened n'est donc plus présent il y a donc une libération continuelle de la protéine Gli qui entraîne une synthèse excessive des gènes cibles. Cette activation enclenche le phénomène du Cycle Cellulaire. La quantité D’ADN de la cellule cancéreuse est doublée, cet ADN va être plus tard divisé équitablement lors de la mitose, ce qui explique que la cellule ainsi produite est elle aussi cancéreuse.

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Dans les BCC, 70% des cas résultent d'une mutation.: le gène est affecté dans Patched. Donc si les cellules (souches) sont mutantes pour Patched, toute la voie est activée sans arrêt, sans qu'il y ait un équilibre ou une régulation par le liant HH. On s'affranchit donc du contrôle de HH. Ce qui cause une dérégulation car on a perdu ce frein.

Pour les 30% restant, ces cas peuvent être des mutations d'autres gènes, mais les chercheurs ne le savent pas trop, car ils ne s'y sont pas trop intéressés.

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Cependant avant qu'un test soit mis en place en clinique pour vérifier si un patient est mutant pour Pat, il faut un certain nombre d'années. Dans la souris, les chercheurs ont développé un modèle de tumeur humaine pour bien montrer qu'elle dépendait de Pat. Ils ont alors pris des souris et ont développé un système dans ce que l'on appelle les Kératinocytes ( une des couches de l'épiderme ) et dans lesquels ils ont fait un système inductible pour créer des mutations dans Pat, et sous contrôle du chercheur.

Il y a un moyen pour faire cela « in vivo », et les chercheurs se sont aperçus que cette mutation pouvait entrainer plusieurs tumeurs. Ils se sont ensuite rendus compte que cela ressemblait à ce que nous appelons des Basocellulaire chez l'Homme. Ils ont pris en clinique, des tumeurs humaines et ont observées ce que la mutation de pat causait chez la souris. Ils ont alors analysé ce qu'il se passait dans la tumeur humaine et ils ont alors séquencé pat. Ils ont donc remarqué que dans 70% des cas, pat manquait. En conséquence Pat est vraiment impliqué, et qui dit pat, dit HH.

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Dans le cas d'un patient sain, la production de cellules est contrôlée et aucune masse de cellules n’apparaît.

Dans ce cas la protéine Hedgehog se fixe à un récepteur de cette protéine et crée un message en activant le récepteur Patched. Le frein qu’exerce Patched sur Smoothened se rompt permettant à Smoothened de remonter à la surface de la cellule, ceci libère une protéine qui active les gènes cibles ( gènes permettent la reproduction des cellules de la peau ). Suite à cette activation la cellule se reproduit.

Schéma de la voie HH

Les symptômes cités précédemment sont dus soit à une micro délétion (une partie de l'ADN a disparu lors de la synthèse de cet ADN ) , soit à une micro insertion ( une partie de l'ADN a été ajouté lors de la synthèse de cette ADN ) sur le gène du récepteur Patched sur le chromosome 9.

Dans le cas de la micro délétion, le récepteur perd une partie de ces extrémités, la protéine HH ne se fixe pas car ce qui doit la retenir n'est alors plus présent . Dans la micro insertion, le récepteur a des parties qui se sont ajoutées, la protéine ne se fixe pas non plus car cette fois ci des excroissances sont présentes ce qui va alors empêcher la protéine de s'y accrocher . Le récepteur Patched étant muté le lien entre lui et Smoothened est rompu, ce qui provoque la réaction en chaine conduisant au cancer.

Dans un cas sain, aucune mutation est présente, la protéine HH va alors pouvoir se fixer au récepteur Patched et transmettre un signal permettant d'enclencher la reproduction de la cellules .

Tableau de comparaison entre un individu sain et un individu atteint d'un cancer basocellulaire aux différentes échelles du corps

Le lien avec la drosophile :

Chez notre drosophile, il existe des cancers avec des excroissances des yeux, des ailes et différentes parties du corps de la mouche. Ces formes de cancer chez la mouche n'ont pas entraîné de réels effets dans la recherche et la compréhension des cancers basocellulaires chez l'Homme.

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Ce qui est le plus intéressant dans le cas du cancer, c'est la méthode employée pour permettre la compréhension des cancers Basocellulaire chez l'Homme. En effet, les chercheurs ont découvert des mutants du gène HH chez des drosophiles. Plus tard, ils ont pu identifier le gène Hedgehog chez la drosophile, et son fonctionnement dans la croissance des larves. Ils ont ensuite trouvé ce même gène chez les vertébrés et identifier son champ d'action. Après avoir clairement identifié les fonctions du gène chez les vertébrés permettant la reproduction des cellules, ils ont alors pu établir le lien entre les mutations du récepteur Patched et les carcinomes basocellulaires.

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Dans le cas de la drosophile, les chercheurs ont découvert une similitude et s'en sont servis pour la compréhension des cancers basocellulaires.

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